Episode 3 – Fini de rigoler!

Episode 3 – Fini de rigoler!

Jusque là, la micro-ferme de la Forêt – saison 1, c’était des petites graines, un peu de terre, quelques beaux légumes et de « menus » tracas… Mais la saison 2, en tout cas ses préludes, ça va pas être de la tarte. Au programme: montage des serres, préparation des étangs, construction du magasin et surtout, une surface de culture qui a quasiment doublé. Bref, on passe aux choses sérieuses!

Résumé des épisodes précédents: Sophie a voulu sa ferme et elle l’a eue. Elle a butiné dans cette prairie que son maraîcher de mari (façon de parler) a aménagé en terres cultivables. Joué des biscoteaux avec sa pelle et sa brouette. Gambadé chaussée de ses bottes roses, vestiges de festivals grunges. Sué, connu la chaleur et la pluie un peu, semé, planté, récolté un peu plus, profité beaucoup.

Mais cette semaine, fini de rigoler. Après une première saison que l’on pensait galère, avec son lot de surprises et d’imprévus (une certaine pandémie, un bébé qui ne dort pas, un système d’arrosage qui tombe en panne en pleine canicule, des bâches qui s’envolent, et on en passe), je ne m’attendais certes pas à une deuxième saison sous le signe de la farniente. Ben est un homme beau, doux et intelligent (oui, je l’aime) mais aussi ambitieux et optimiste, ce qui lui fait voir les choses en grand. Alors, après une année 2020 pleine de défis, pas question de se reposer sur ses lauriers. Vous vous souvenez de la micro-ferme de la Forêt qu’il a gribouillée sur une feuille A4 (épisode 1)? Hé bien, on n’y est pas encore, mais alors pas du tout. Et lui, ça le chiffonne de n’avoir concrétisé qu’une partie de son projet en un an. Alors, on se retrousse les manches et on y va!

Cette semaine, donc, je me suis retrouvée à la ferme, sous un ciel gris et une pluie glaciale, enrubannée dans deux sous-pulls, deux pulls et ma veste de ski, saucissonnée dans le sur-pantalon imperméable de mon chéri et grelotant pourtant toujours de froid malgré l’activité physique (Mon homme m’expliquera, trop tard, que lui s’enrobe de trois pulls et trois t-shirts techniques, avec la laine pour seul bouclier fiable).

La saison recommence (youpie!) et il faut la préparer. C’est que la trêve hivernale a amené son lot de bazar en tout genre sur le terrain. Il y a les copeaux de bois et les palettes à déblayer du parking, les bacs à compost emportés par les bourrasques du mois de mars à réparer, les panneaux publicitaires à accrocher: « On est rouverts! » Et puis, si on a encore un peu de temps, les semis de la semaine et le désherbage.

Car si Ben a arrêté de vendre depuis Noël, il n’a certainement pas hiberné. Et à la micro-ferme de la Forêt, ce ne sont pas des légumes qui ont germé en ces temps de grandes gelées, mais bien trois serres, deux étangs et une surface de culture décuplée. Tout de suite, on se sent plus pros! Ça en a demandé du boulot. Des boulons à visser, de lourdes bâches à dérouler, des plans à décoder. Des jours longs et lents seul, des week-ends moins gris avec du renfort, bénévole, courageux et chaleureux.

C’est sûr: y a eu des hauts et des bas, des trucs qui plantent, la nature qui fait des siennes. Mais y a surtout toujours en arrière-fond le rêve de cultiver plus de variétés, d’avoir un magasin de proximité accueillant et plein de sens (on vous en reparle, promis!) et de pouvoir bientôt se promener dans le climat tropical de serres immenses dégageant des parfums de tomates, de poivrons et de concombres, irrigués par des mares remplies par les averses hivernales. Les mêmes qui, saucissonnée dans ma doudoune de ski, me font tant râler aujourd’hui…

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