Episode 1 – La naissance d’une ferme

Episode 1 – La naissance d’une ferme

Entre espoirs et galères, éléments capricieux et nature généreuse, la prairie devient une ferme. Nous (Ben avant tout), au milieu de tout ça, on bosse, on vit sur des montagnes russes, on s’adapte et on apprend.

La terre n’est que le commencement. Quand on se rend à la « ferme » les premiers mois, il n’y a rien. Que de l’herbe. Et notre totem… Un petit lampadaire bleu en forme de maisonnette que Ben y avait piqué comme on plante un drapeau sur une terre inoccupée.

Cette prairie, c’est notre avenir, notre espoir, notre vie. Ben en dessine un plan. Une feuille A4 griffonnée au crayon, avec des espaces délimités, des arbres, des plantes. Là, les cultures en plein air. Au fond, les serres. Ici, les étangs. Là-bas, la forêt-jardin. Puis, le verger. Et la prairie pour les animaux. Le magasin. Y a plus qu’à…

Janvier 2020.

Première étape: couvrir le sol. Pour faire mourir l’herbe et pouvoir travailler la terre. Avec de la paille, d’abord. Des bâches, ensuite. Mais le terrain est souvent pris au vent. Et les bourrasques font s’envoler la paille, puis les bâches. On retourne les fixer le week-end, avec notre bébé de trois mois emmitouflé dans son siège-auto. Premiers imprévus, premiers constats de la réalité des éléments: le vent, la pluie, la vivacité de l’herbe. La nature ne se laisser pas dompter comme ça, si facilement. On galère un peu.

Mars 2020.

Il faut trouver des outils pour travailler le sol, semer les graines, replanter, un système d’approvisionnement en eau et d’arrosage sur un terrain sans électricité, un étal pour vendre. Et cette chose que l’on appelle la pandémie complique, en plus de notre quotidien comme celui de tous, les livraisons de matériel. On prend du retard.

Une fois les campagnole, grelinette, semoir, houe et autre sarcleuse en main, on peut enfin commencer. On retourne la terre, monte les butes, trace les planches. On sème les graines, une à une, dans des petits plateaux composés de dizaines de cellules. On attend, on observe, on quête la moindre tigette verte. Et quand les graines ne sont pas capricieuses, on replante les jeunes pousses. Des dizaines sur une planche. On désherbe. On arrose. On apprend. On regarde encore. On se demande si ça va marcher, ce qui va pousser, quand. On saute de joie à la vue des premières fleurs sur les plants, des premiers légumes qui se font une place dans la terre.

Les premières semaines, on arrose à la main. On remplit des arrosoirs au robinet de grandes cuves en plastique. Pour quelques plaquettes de semis, puis quelques planches de culture. Cela demande une heure matin et soir, week-end compris. Puis, Ben trouve un système muni d’un panneau solaire: la lumière transformée en énergie permet de pomper l’eau et d’irriguer toutes les cultures.

Peu à peu, de cette prairie bucolique bordée d’une forêt, notre terre devient une ferme. Avec son carré de culture, au centre. Un humble carré de terre. D’où grandissent, au fil des jours, des plants de courgettes, de tomates, de concombres, de pois, de haricots, des choux, fleurs, kale, de Bruxelles, des laitues, des bettes, des betteraves, des navets, des oignons et des radis. C’est le début. L’arrivée de la vie sur le terrain. La naissance d’une ferme. Et d’un maraîcher!

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